Les différentes approches symptothermiques

On trouve aujourd’hui beaucoup de conseillères ou formatrices  de la méthode symptothermique. Toutes ne sont pour autant pas formées à la même méthode et il nous semble important d’expliquer les différences pour éviter toute confusion.

L’approche symptothermique fait référence au double contrôle des indices de fertilités :

  • Sympto – pour les indices physiques (glaire cervicale, col de l’utérus, ressenti),
  • -thermique pour la prise de température.

Les méthodes symptothermiques sont les méthodes naturelles les plus fiables, avec des taux d’échec similaires à la pilule en théorie, et bien moindres en pratique.

Fiabilité : Entre 98,2% et 99,6%, soit un indice de Pearl entre 0,4% et 1,8% en usage typique.

La symptothermie ou méthode sympto® – Fondation Symptotherm

La symptothermie est le nom de la méthode symptothermique développée par la Fondation Symptotherm, retranscrite sous forme d’application web. Elle est une fusion des méthodes traditionnelles NFP-Sensiplan et Rötzer, et enrichie par d’autres approches pour la rendre la plus complète possible.

Cette fusion est née de l’expérience des fondateur.ice.s de la Fondation suisse : Christine Bourgeois et Harri Wettstein.

En cherchant à créer un outil d’apprentissage et d’interprétation fiable, il leur a fallu combiner ces approches car la méthode Rötzer (pratiquée pendant plus de 30 ans par Christine Bourgeois) était difficilement traduite en algorithme et la méthode Sensiplan présentait certaines faiblesses.

Résultat : une méthode ultra précise et parfaitement adaptée aux cycles atypiques (irréguliers, sortie de contraception, pathologies, âge etc.), qui présentent des difficultés d’interprétations avec les méthodes traditionnelles.

C’est la méthode diffusée sur ce site et à laquelle fait référence le Manuel “La Symptothermie complète” (gratuit) ainsi que le didacticiel sympto® (développé par la Fondation).

L’apprentissage est grandement facilité par le didacticiel. Les conseillères de la fondation ont accès aux données de leurs clientes en temps réel pour les épauler dans leur apprentissage.

Méthode Rötzer – Iner-Rötzer

C’est la toute première méthode symptothermique, élaborée par le Dr Rötzer en 1965, médecin autrichien. Elle combine l’observation de la glaire cervicale issue de la méthode Billings, l’observation de la température de la méthode des températures du Dr Döring, ainsi que l’auto-palpation du col de l’utérus.

La méthode est détaillée dans l’ouvrage “L’art de vivre sa fertilité”. L’application de la méthode se fait sur papier uniquement.

Cette méthode est très peu répandue en France, mais nous ne pouvons l’admettre en tant que pionnière !

Méthode Sensiplan® – Nfp-Sensiplan

Sensiplan® est une méthode symptothermique d’origine allemande, diffusée par un organisme belge Planning Familial Naturel (PFN ou NFP). Elle fait suite à la méthode Rötzer, avec des règles plus simples.

La méthode est détaillée dans le manuel Naturel et Fiable. Elle se pratique aussi en manuel (sur papier). Néanmoins, les applications Moonly (française), Femometer (chinoise) et mynfp (allemande), se réclament de cette méthode. Dans les études scientifiques sur sympto.org, seule mynfp.de a été testée et elle est considérée comme presque aussi fiable que sympto, mais elle n’offre pas de suivi.

Aucune n’est cependant développée par Sensiplan® et aucune conseillère ou formatrice ne peut suivre les données en temps réel.

Méthode Cyclamen (anciennement M-A-O) – Clerc

Cyclamen, ou Méthode d’AutoObservation, est une approche française développée par le CLERC (Centre de Liaison des Equipes de Recherche) et d’origine catholique.

Elle se différencie des autres méthodes mentionnées par le mode de calcul des températures hautes par rapport aux plus basses.

Cette méthode est détaillée dans l’ouvrage “La fertilité de l’homme et de la femme et ses points de repères”. L’utilisation se fait sur papier, comme les autres méthodes traditionnelles

Autres méthodes symptothermiques

Il existe d’autres méthodes symptothermiques que nous ne détaillerons pas ici car elles sont utilisées en dehors de la France, notamment :

  • Séréna-Québec (Canada)
  • Indices combinés (Grande Bretagne)
  • TCOYF (Etats-Unis)

Quelles sont les différences entre ces méthodes ?

A priori chaque méthode utilise les mêmes indices (glaire, col, ressenti, température). Alors qu’est-ce qui les distingue ?

  • L’identification de la hausse des températures : calcul de la ligne de base, nombre minimum de prises de températures, prise en compte ou non de montées avant le jour sommet, autorisation de journées perturbées. sympto® permet l’identification de montées précoces, tardives, ou faibles.
  • L’identification et la terminologie utilisée pour la glaire cervicale post-ovulatoire, ainsi que le nombre de jours d’observation requis. Avec sympto®, on parle d’elixir de vie pour la glaire fertile et de “nuage jaune” pour la glaire post-ovulatoire.
  • L’interprétation du jour sommet, qui par exemple avec Sensiplan® est basée sur la dégradation de glaire cervicale alors que sympto® ajoute une nuance qui permet de différencier la glaire post-ovulatoire d’une glaire faible mais encore fertile.
  • Ajout d’une approche statistique basée sur les cycles précédents pour ajouter une information d’ouverture de fertilité (jour Döring-Rötzer)
  • Terminologie générale (glaire cervicale, elixir, jour sommet etc.)

Ce ne sont pas les signes seuls qui constituent une méthode, mais bien la manière de les observer et de les interpréter

Pour cette raison, il est primordial que lorsque tu choisis d’apprendre une méthode symptothermique :

  • Tu aies connaissance de la méthode que tu utilises
  • Tu sois renseignée sur la formation de la personne qui va t’accompagner
  • Tu utilises des manuels et outils qui se basent sur la méthode choisie pour éviter la confusion

Autres méthodes naturelles non symptothermiques

Les méthodes suivantes ne sont pas des méthodes symptothermiques car elles reposent sur l’observation d’un seul indice, voire aucun.

Méthode des températures

Elle se base sur l’observation et l’interprétation de la température seule. C’est une méthode développée dans les années 40 par plusieurs médecins, dont le Dr Döring qui approfondira les recherches.

En reportant ses observations sur un graphique, le passage d’un plateau bas à un plateau haut va confirmer une ovulation.
Si cela peut convenir pour un projet de conception, en usage contraceptif, c’est vraiment insuffisant.

Méthode Billings

Méthode de l’Ovulation Billings (MOB) a été élaborée par le médecin australien John Billings. C’est un protocole spécifique d’observation de la glaire cervicale, selon des règles précises qui passe par la définition d’un profil d’infertilité de base (PIB).

Fiabilité : 97% en théorie (soit 3% d’échec) et 77% en pratique (soit 23% d’échec).

Par conséquent, en tant que méthode contraceptive, la fiabilité n’est pas suffisante.

Méthode Ogino-Knaus

Il s’agit d’une méthode de calcul théorique. On l’appelle aussi méthode calendrier ou méthode des jours fixes. Elle estime une ovulation basée sur la durée des cycles précédents et la supposition d’une ovulation 14 jours avant les règles.

Ce n’est pas une méthode contraceptive fiable car seule l’observation d’indices corporels dans le présent peuvent déterminer les périodes fertiles et infertiles. De plus, cela suppose une phase lutéale de 14 jours, ce qui est loin d’être la norme. Rappelons qu’une phase lutéale dure généralement entre 12 et 16 jours, et que certaines personnes ont des phases lutéales bien plus courtes.

C’est la méthode utilisée par la majorité des applications du cycle. Celles-ci ne sont pas à utiliser pour la contraception.